Ce qui dérive doit-t-il échouer? Un corps, joue contre glace, s'éloigne et pour lui on rêve malgré tout de victoire

mardi 29 décembre 2009


















"Imaginez un seul homme sur le sol,
la glace, la neige, un seul homme
debout sur l'inlandsis.

Imaginez-le : corps décharné, em-
broché par ses côtes. imaginez-le :
peau translucide.

[...]

Regardez-le sur l'inlandsis, corps
égaré de lumière, tête lisse, le fer des
yeux droit devant.

Il regarde : terre blanche, impec-
cable.

Il regarde. (Vous êtes derrière lui,
le menton entre le cou et le bras,
votre menton sur son épaule gauche.
Vous voyez ce qu'il voit) Il regarde :
terre plate, chaos de glaces, neige
aveugle, gel implacable, silence.

Il regarde, il ne cille pas."

Tous droits réservés : Marie-Claire Corbeil et Guernica

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Le rythme Catulle

dimanche 27 décembre 2009

Je me surprends ces derniers temps à avoir envie de lire et relire les ancien(ne)s poètes, à la recherche particulièrement de sonorités bien maîtrisées. Évidemment, je m'épenche de nouveau pas mal sur les poèmes de Verlaine, mais j'ai découvert hier dans une anthologie un poète du 19e siècle qu'il me tarde de découvrir plus... Ses vers ont un rythme et une musicalité qui me plaisent autant que j'ai de plaisir à prononcer son nom : Catulle Mendès.

Une strophe :

Reste. N'allume pas la lampe. Que nos yeux
S'emplissent pour longtemps de ténèbres, et laisse
Tes bruns cheveux verser la pesante mollesse
De leurs ondes sur nos baisers silencieux.



------  Du bonbon quoi.

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Pessoa - du rythme, du sommeil, de la joie

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Penta

mardi 22 décembre 2009


Que non ne sait pas ignore pourquoi tout se tient en pentagramme sur ses cils ne voit pas le temps qui ouvre des valves des passages où
passer le bras
les doigts pour chercher l'autre
l'inconnue

pari de courage pour les vivants qui ont
tardé

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Writing, the Knife to clear my mind

dimanche 20 décembre 2009

I'm coming over but I won't be long
I'm coming over
I'm making a new song

I pick a car and it's a fifteen minutes drive
Rock Classics on the radio
to clear my mind

Sometimes in the weekends
we meet up at our favourite cafe
I'll order a chai tea and you will have the usual au lait
and when the place get crowded
then they freak out
and they play the techno louder
yes, when the place get crowded
then they freak out
and they play the techno louder

Here comes another day in isolation
hold out your hand
feel my brain burns
you stuck and lick but you still don't know why
I could fuck your brains out
but I'm not interested in that life

Sometimes in the weekends
we meet up at our favourite cafe
I'll order a chai tea and you will have the usual au lait
and when the place get crowded
then they freak out
and they play the techno louder
yes, when the place get crowded
then they freak out
and they play the techno louder

I'm coming over but I won't be long
I'm coming over
I'm making a new song

Tous droits réservés : The Knife, "Rock Classics"

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Éluard et Man Ray : "L'orage d'une robe qui s'abat"

lundi 14 décembre 2009

retrouver ce média sur www.ina.fr

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"Ça torche" comme dirait mon amie Bond

Extraits de Mentale de Chantal Neveu

vivre
je ne savais pas que cela serait ainsi
à chacun des réveils
l'après-midi
une marge profonde et vaste
une plongée autant qu'une élévation
une reprise
vivre le jour
angoisse bannie et incise furtive d'inconfort
est-ce ascèse
précipice
surplus de salive
où suis-je
je m'étonne
cet encore déjà-là
est-ce bonheur
insoupconnée perception
je me renouvelle
des mots manquent

*

je m'étrangle je me reprends
me désincarne
je monte
tu cours
je pense
tu balances mon tibia et l'autre
j'entends un cri
ce n'est pas moi qui ai crié
une perle dans la gorge
ce ne sont pas des métaphores
cette voix interne quasi éteinte que j'entends aussi
je l'enfile jusqu'à la défaillance
je hurle
est-ce possible
tu te délies
cette chute
je te dis tout
rien ne me surprend

*

j'ai couru
nous marchons
une grenade dans les mains
je pense
ta nudité accessible à mes côtés
c'est logique
tu me gardes de ton regard
nous nous déplaçons
éphémères phénomènes
nous sommes
en transition
je n'ai plus d'idéal
ne le dis pas
comme je me sens bien
ce n'est pas à venir
ça ne décline pas
sous les crêtes
le degré zéro de la mer
l'arête des toits

Tous droits réservés : Chantal Neveu et les Éditions La Peuplade

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Premier jet

dimanche 6 décembre 2009


Pour l'heure il faut tout écrire le moindre mot la plus petite idée de mot je suis à peine réveillée que revoilà toutes les soifs me jeter contre le jour et passer à l'action générer les plaisirs miens je ne pense qu'à moi enfin une série de minutes où personne ne peut entrer j'ai posé au mur les cadres des grands moments de sexe et d'écriture il est étonnant de penser que ces corps nus me ressemblent qu'en partie ces couleurs ont niche en moi dans d'étranges cavités où se mélangent les potions de mes amours pour les peines je suis une fontaine à voeux

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Il vient

lundi 30 novembre 2009

Écrire c'est aussi souvent avoir envie (besoin) d'écrire et ne pas avoir d'objet d'écriture, chercher au fond de soi autour du monde sur quoi, se demander comment vers qui, pour une raison? Vraiment? Se trouver étrange ainsi tant tourmenté devant son ordinateur son papier. C'est vouloir extraire quelque chose d'un chaos si facilement blanc ; on frôle les lisières de l'absurde, on s'y vautre, c'est bon, c'est même bon longtemps mais soudain ça frappe en plein ventre en pleine face sur les deux joues deux fois plutôt qu'une on perd le souffle on regarde le tronc entre la tête et le sexe et une crevasse est là béante assoiffée de terre noire de jus de plante et de minéraux le soleil est une auréole et on hallucine des rêves aux couleurs extrêmes aux cris fauves le manque adhère à nos tissus comme une colle fraîche on a mal de vouloir plus on a mal de désirer une émotion pleine une émotion pleine.

Et le poème arrive. Il vient le poème.

Enfin.

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2@1000

mardi 24 novembre 2009


Je pourrais commencer par dire « tu » et ne pas avoir honte de m’adresser à toi. On dit qu’il faut se retenir, que l’intimité n’a plus sa place pour exprimer le grand Monde, qu’il s’agit d’égo.
Je demande comment parler du millier si on ne peut ne serait-ce que toucher deux.

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Proximité

lundi 16 novembre 2009

il survit
le cas précis du désir
tout peut s’oublier

aimer combien de fois encore

le gris des cavernes

des yeux d’où s’élance
l’arc-en-ciel comme un démon

_

il vient
le goût de l’autre

les bras cassés oui
chercher une histoire tendre

immense besoin de proximité
mais

coupure dans l’œil
d’où provient la lumière

_

échanger des sons humains
à travers les cris et les foules

des bras tendus voilà
les chemins

Tous droits réservés : Isabelle Gaudet-Labine

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Alice et la poésie en cul de poule de chenille

samedi 14 novembre 2009

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Un bonbon avant de souper

3 extraits classiques de poèmes amoureux qu'il fait plaisir avoir en bouche

Baise m'encor rebaise moi et baise:
Donne m'en un de tes plus savoureux,
Donne m'en un de tes plus amoureux:
Je t'en rendrai quatre plus chauds que braise.

Louise Labé (1526-1566... quand même!)




Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Victor Hugo




Je fais souvent ce rêve étrange et prénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Verlaine


Pourquoi je ne me tanne pas?

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Hier soir dans l'atelier de l'artiste montréalaise Sophie Jodoin

vendredi 13 novembre 2009


Dessins en noir et blanc dont les traits marquent en profondeur. Violence nécessaire. Beauté de ce qui s'offre en éclats, du détail à l'évidence trop ignorée. Il se profile malgré tout, le réconfort de la blancheur, comme un brouillard qui peut se lever. Les poèmes écrits à partir des oeuvres de Sophie Jodoin paraîtront dans le prochain no. de la revue L'Oiseau-Tigre du Théâtre français du CNA. Merci Sophie.

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Les outardes

lundi 9 novembre 2009



















Depuis l'enfance j'entretiens toutes sortes d'idées reliées aux outardes qui me viennent à coup sûr du culte que voue ma parenté entière à ces oiseaux migrateurs, emblèmes de tout et de rien. Une partie de moi s'est identifiée à ces volatiles pour leur incapacité à rester en place, pour leur liberté dans le voyage, et leur gueule de fiers étrangers. Depuis peu, en les observant mieux, je me suis rendu compte que je m'étais trompée. Sous ce nouveau jour je les découvrais unies, toujours fidèles à leur route et obstinément familières.

Quelle image convient le mieux? Aucune. Je tiens maintenant à les laisser s'envoler, être tout simplement les outardes qu'elles sont, magnifiques et loin de toute symbolique humaine. Du même coup, pourquoi ne pas me laisser, moi aussi, être tout simplement ce que je suis.

Une volée se pose devant moi et spontanément j'élève la voix pour me joindre à leurs cris... Grand silence soudain. Elles restent là, s'ébrouent, et attendent que je me taise. Bien vu, je me tais.

Quel plaisir c'est.



Des ombres en formes d'oiseaux
, extrait :

L'eau montait jusqu'aux genoux
j'étais par milliers
à pousser sur mes épaules
à entendre le vacarme du corps
qui se noie

l'eau montait jusqu'aux genoux
subitement le silence
une volée d'oies blanches
ouvre un losange dans le ciel

y passer ma tête
y respirer


Tous droits réservés : Isabelle Gaudet-Labine, Des ombres en formes d'oiseaux, Éditions du Noroît.

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Abîme

dimanche 8 novembre 2009

"nous avons tous un silence
qui galope en nous les soirs de chagrin"


Nicole Brossard, Ardeur



Parfois la poésie vient, parfois non. On aimerait qu'elle vienne, pour s'y perdre tout le soir, aussi longtemps que possible. Mais non. Pas d'élan qui pousse coeur premier dans les mots, pas d'impatience à voir s'éclabousser une image, aucune violence suffisante pour griffonner la page en noir ni en gris ni rien. Simplement une brique pèse dans le ventre et bouche toutes les valves nécessaires. On prend un livre, on loue un film, on tente un appel pour un verre, mais le livre tombe des mains, le film ennuie et le verre se brise sur un oui sur un non. On se tourne alors vers l'ordinateur et on tape un message qui raconte à quel point une soirée peut toucher au néant.

À ce point précis du mot "néant", on esquisse une ombre de sourire.

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Propagandes poétiques

lundi 2 novembre 2009

À découvrir : AKR alias Ornorm sur Youtube. Ses vidéos sont travaillés, les textes sont intéressants et la voix a une agréable lourdeur.

Quelques exemples :


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Lire Desbiens un lendemain de veille costumée

dimanche 1 novembre 2009

Culture

Quelque part dans les toilettes
d'un bar
un miroir couché sur un
lavabo et un gars en
coat de cuir qui se prend
pour Batman

Il se peigne avec
sa mâchoire
d'en bas

Quand le gars en
coat de cuir
s'accoude au bar et
me dit que je lui
fait penser à
John Coltrane

je me dis
qu'il est temps
que je parte
d'ici.


Tous droits réservés : Patrice Desbiens et Éditions Prise de Parole (Un Pépin de pomme sur un poêle à bois)




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Poème d'halloween pour enfant de j'sais pas qui

samedi 31 octobre 2009













Crottes de nez, sang de vipères,

Je vous conseille de garder votre chaudière.
N'entrez pas dans les maisons juste pour voir,
car ils pourraient vous cacher dans le noir.
Pour avoir des bonbons à mettre dans votre chaudière,
N'allez pas au cimetière,
Car vous auriez peur en "joualverre".
Aller plutôt voir des sorcières,
elles ont beaucoup de bonbons pour vous plaire.

En té ca, moé j'vous dis ça, pis cé ça quié ça.
Ca fa que c'est un conseil que j'te donne drette là.
Si tu veux un autre conseil fait voir té bonbons par ta mère
Avant de les manger ok pis un autre brosse toé les dents
Après t'avoir rempli la chaudière.

Pour finir passe une bonne Halloween.
Pis là j'pas capable de faire de rime avec Halloween!!!

HI HI HI On es tu comique.

(auteur inconnu)

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À voix haute les poètes

jeudi 29 octobre 2009

Renée Gagnon a ce ton saccadé où les mots se perdent et se retrouvent, cette monotonie superbe dans la voix qui inflige une blessure. Mais par contraste l'urgence, l'essoufflement expriment la puissance d'un désir qui, malgré qu'il soit comme amputé de son objet, est entièrement là.

Écoutons-la (cliquez sur son nom):www.fiptr.com/FIPTR-fr/poetes/poete_qt/poete_sonore_22e.html

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Pomme d'or pêche de diamant

mercredi 28 octobre 2009

Vivant Bashung en poésie

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Pas facile d'être une bombe

L'envie de réécouter ce poème, l'énergie du poète, la puissance d'un accord parfait entre le corps, le coeur et la parole.


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Moebius no 121 - La peau - extraits

mardi 27 octobre 2009

les heures rôdent en bêtes agitées

tu pars sans âge

nos manteaux
laissés l'un dans l'autre

plus tendres que nous


ta peau déteint encore
argentée comme la poussière
d'une aile de papillon tué

tu as laissé cette trace
plus forte que l'adieu


peau d'homme-femme humée par un dieu
en forme de poisson géant

peau lavée sans salive
d'un seul geste répété
sincèrement tout près

sexes baignés d'océans


Tous droits réservés : Isabelle Gaudet-Labine et les Éditions Tryptiques

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J'aimerais

J'aimerais lire un poème de Danny Plourde sur la ?&$?$#$@# de H1N1

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À la trace

Je serai en séance de dédicaces au Salon du livre de Montréal le jeudi 19 novembre de 19h à 20h, au kiosque des éditions du Noroît.

"Ce que nous voyons"
: lisez ma chronique dans le prochain numéro de la revue d'art Le SABORD qui sera la première d'une série intitulée Au détour de l'oeuvre d'art.

À surveillez : l'article de Dominic Marcil sur la poésie québécoise émergente dans le prochain numéro de la revue Québec français de l'Université Laval.

À découvrir : le nouveau recueil de François Turcot intitulé Cette maison n'est pas la mienne, aux éditions La Peuplade.

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Entre l'acier et la chair - extrait

mercredi 21 octobre 2009

voici le sol
les derniers arbres
abritent la maison
là-bas vois-tu

quelques érables quatre sapins
et passé la porte
au bout de vingt pas
la désertion

qu’arrivera-t-il
nous serons orphelins

sans paysage
pour nommer le monde


Tous droits réservés : Isabelle Gaudet-Labine et les Éditions du Noroît

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Pangée

Pangée

profil

Ma photo
Isabelle Gaudet-Labine publie Mue aux Éditions La Peuplade en 2011, Entre l’acier et la chair aux Éditions du Noroît en 2009, et Des ombres en formes d’oiseaux en 2005. Elle participe à de nombreux événements littéraires et fait plusieurs lectures à Montréal, ainsi que dans diverses régions du Québec, et à Paris. Ses poèmes sont publiés dans les revues Estuaire, Moebius, Exit, l'Oiseau-Tigre et traduits en espagnol dans la revue en ligne El coloquio de los perros. En 2012 elle dirige un no de Moebius sur le thème des arts martiaux. Elle collabore depuis 2009 à la revue d’art Le Sabord.

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