Il vient

lundi 30 novembre 2009

Écrire c'est aussi souvent avoir envie (besoin) d'écrire et ne pas avoir d'objet d'écriture, chercher au fond de soi autour du monde sur quoi, se demander comment vers qui, pour une raison? Vraiment? Se trouver étrange ainsi tant tourmenté devant son ordinateur son papier. C'est vouloir extraire quelque chose d'un chaos si facilement blanc ; on frôle les lisières de l'absurde, on s'y vautre, c'est bon, c'est même bon longtemps mais soudain ça frappe en plein ventre en pleine face sur les deux joues deux fois plutôt qu'une on perd le souffle on regarde le tronc entre la tête et le sexe et une crevasse est là béante assoiffée de terre noire de jus de plante et de minéraux le soleil est une auréole et on hallucine des rêves aux couleurs extrêmes aux cris fauves le manque adhère à nos tissus comme une colle fraîche on a mal de vouloir plus on a mal de désirer une émotion pleine une émotion pleine.

Et le poème arrive. Il vient le poème.

Enfin.

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2@1000

mardi 24 novembre 2009


Je pourrais commencer par dire « tu » et ne pas avoir honte de m’adresser à toi. On dit qu’il faut se retenir, que l’intimité n’a plus sa place pour exprimer le grand Monde, qu’il s’agit d’égo.
Je demande comment parler du millier si on ne peut ne serait-ce que toucher deux.

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Proximité

lundi 16 novembre 2009

il survit
le cas précis du désir
tout peut s’oublier

aimer combien de fois encore

le gris des cavernes

des yeux d’où s’élance
l’arc-en-ciel comme un démon

_

il vient
le goût de l’autre

les bras cassés oui
chercher une histoire tendre

immense besoin de proximité
mais

coupure dans l’œil
d’où provient la lumière

_

échanger des sons humains
à travers les cris et les foules

des bras tendus voilà
les chemins

Tous droits réservés : Isabelle Gaudet-Labine

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Alice et la poésie en cul de poule de chenille

samedi 14 novembre 2009

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Un bonbon avant de souper

3 extraits classiques de poèmes amoureux qu'il fait plaisir avoir en bouche

Baise m'encor rebaise moi et baise:
Donne m'en un de tes plus savoureux,
Donne m'en un de tes plus amoureux:
Je t'en rendrai quatre plus chauds que braise.

Louise Labé (1526-1566... quand même!)




Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Victor Hugo




Je fais souvent ce rêve étrange et prénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Verlaine


Pourquoi je ne me tanne pas?

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Hier soir dans l'atelier de l'artiste montréalaise Sophie Jodoin

vendredi 13 novembre 2009


Dessins en noir et blanc dont les traits marquent en profondeur. Violence nécessaire. Beauté de ce qui s'offre en éclats, du détail à l'évidence trop ignorée. Il se profile malgré tout, le réconfort de la blancheur, comme un brouillard qui peut se lever. Les poèmes écrits à partir des oeuvres de Sophie Jodoin paraîtront dans le prochain no. de la revue L'Oiseau-Tigre du Théâtre français du CNA. Merci Sophie.

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Les outardes

lundi 9 novembre 2009



















Depuis l'enfance j'entretiens toutes sortes d'idées reliées aux outardes qui me viennent à coup sûr du culte que voue ma parenté entière à ces oiseaux migrateurs, emblèmes de tout et de rien. Une partie de moi s'est identifiée à ces volatiles pour leur incapacité à rester en place, pour leur liberté dans le voyage, et leur gueule de fiers étrangers. Depuis peu, en les observant mieux, je me suis rendu compte que je m'étais trompée. Sous ce nouveau jour je les découvrais unies, toujours fidèles à leur route et obstinément familières.

Quelle image convient le mieux? Aucune. Je tiens maintenant à les laisser s'envoler, être tout simplement les outardes qu'elles sont, magnifiques et loin de toute symbolique humaine. Du même coup, pourquoi ne pas me laisser, moi aussi, être tout simplement ce que je suis.

Une volée se pose devant moi et spontanément j'élève la voix pour me joindre à leurs cris... Grand silence soudain. Elles restent là, s'ébrouent, et attendent que je me taise. Bien vu, je me tais.

Quel plaisir c'est.



Des ombres en formes d'oiseaux
, extrait :

L'eau montait jusqu'aux genoux
j'étais par milliers
à pousser sur mes épaules
à entendre le vacarme du corps
qui se noie

l'eau montait jusqu'aux genoux
subitement le silence
une volée d'oies blanches
ouvre un losange dans le ciel

y passer ma tête
y respirer


Tous droits réservés : Isabelle Gaudet-Labine, Des ombres en formes d'oiseaux, Éditions du Noroît.

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Abîme

dimanche 8 novembre 2009

"nous avons tous un silence
qui galope en nous les soirs de chagrin"


Nicole Brossard, Ardeur



Parfois la poésie vient, parfois non. On aimerait qu'elle vienne, pour s'y perdre tout le soir, aussi longtemps que possible. Mais non. Pas d'élan qui pousse coeur premier dans les mots, pas d'impatience à voir s'éclabousser une image, aucune violence suffisante pour griffonner la page en noir ni en gris ni rien. Simplement une brique pèse dans le ventre et bouche toutes les valves nécessaires. On prend un livre, on loue un film, on tente un appel pour un verre, mais le livre tombe des mains, le film ennuie et le verre se brise sur un oui sur un non. On se tourne alors vers l'ordinateur et on tape un message qui raconte à quel point une soirée peut toucher au néant.

À ce point précis du mot "néant", on esquisse une ombre de sourire.

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Propagandes poétiques

lundi 2 novembre 2009

À découvrir : AKR alias Ornorm sur Youtube. Ses vidéos sont travaillés, les textes sont intéressants et la voix a une agréable lourdeur.

Quelques exemples :


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Lire Desbiens un lendemain de veille costumée

dimanche 1 novembre 2009

Culture

Quelque part dans les toilettes
d'un bar
un miroir couché sur un
lavabo et un gars en
coat de cuir qui se prend
pour Batman

Il se peigne avec
sa mâchoire
d'en bas

Quand le gars en
coat de cuir
s'accoude au bar et
me dit que je lui
fait penser à
John Coltrane

je me dis
qu'il est temps
que je parte
d'ici.


Tous droits réservés : Patrice Desbiens et Éditions Prise de Parole (Un Pépin de pomme sur un poêle à bois)




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Pangée

Pangée

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Isabelle Gaudet-Labine publie Mue aux Éditions La Peuplade en 2011, Entre l’acier et la chair aux Éditions du Noroît en 2009, et Des ombres en formes d’oiseaux en 2005. Elle participe à de nombreux événements littéraires et fait plusieurs lectures à Montréal, ainsi que dans diverses régions du Québec, et à Paris. Ses poèmes sont publiés dans les revues Estuaire, Moebius, Exit, l'Oiseau-Tigre et traduits en espagnol dans la revue en ligne El coloquio de los perros. En 2012 elle dirige un no de Moebius sur le thème des arts martiaux. Elle collabore depuis 2009 à la revue d’art Le Sabord.

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