Sous le lit
jeudi 9 septembre 2010
coeur a cassé
sa dent creuse
dans le sexe
je cache sous le lit
de friables tendresses
Le Jardin des plantes
vendredi 16 juillet 2010
au Jardin nos doigts ont froidi
sur la grille comme des serres
au cou d’une bête
de moins en moins vive
coup de feu
mais pour toi il n’y avait pas
de son rien
ni de chute
merci
dimanche 27 juin 2010
ici une femme pâle
demande à voir son reflet
je répète
une femme pâle demande
à voir son
reflet
merci
(image de F. Woodman) Read more...
rien
jeudi 3 juin 2010
la nuit étrangle un coyote
je ne dors pas la mort
s’annonce sauvage
les deuils
lascèrent mes murs
rien ne capitule Read more...
règle de trois
lundi 10 mai 2010
tire ma hanche à l’intérieur d’un espace où battra mon coeur sans souiller mon sang
tire ma hanche à l’intérieur d’un espace
où battra mon coeur
tire
En lecture ce jeudi
mardi 20 avril 2010
Je serai ce jeudi 22 avril en lecture à la Maison de la culture du Plateau Mont-Royal, juste avant le spectacle de danse "Sonya et Yves". Entrée gratuite. 20h. Au plaisir de vous y voir!
Read more...à l'est
lundi 12 avril 2010
jusqu’au plafond
tu étires ta chevelure :
tendre
il vaut mieux quoi qu’il arrive
se dire tendre
-nul goût pour la fuite
tu t’acharnes à l’est
là où le soleil
fait front
Photographie : F. Woodman.
Spectre
samedi 10 avril 2010
Un spectre glisse vers moi - un collier de pierres - son visage sans traits. Ruine et transparence sur deux mains gantées de rouge - où les miennes vont et disparaissent. Je reconnais un désir vengeur : ne pas mourir. Mon âme aux yeux blancs à recommencer.
"Demain le lit sera défait - la pluie empêchera d'échapper au sommeil."
Tous droits réservés : Isabelle Gaudet-Labine et Les Éditions du Noroît. Read more...
d'été
samedi 3 avril 2010
les rangs de glaïeuls s’étalent contre terre
je mords les tiges et ficelle
les bouquets
une femme heureuse respire
l’échancrure de ma chemise
c’est le temps de rentrer
-
déjà le frais du matin ondule de chaleur
aurons-nous le temps de jouir
du café
et corps à corps
de la peau douce avant les sueurs
vagues d’été
Tous droits réservés : Isabelle Gaudet-Labine et L'Estuaire.
Matin rose
dimanche 28 mars 2010
tu dors - comme moi l’orage
lèche le soleil
avec la joie d’un chiot
il n’y a plus de lutte à mener -
tu as le sourire des matins
roses
où le petit jour
est bercé
Le maître de chasse - essai
vendredi 19 mars 2010
légers les fusils
qui visent des oiseaux
et des hommes qui tombent
tête première dans les bois
tueurs ballerine
une proie ou deux
le temps se couvre
il vaut mieux tirer
cueillir ces fleurs
pour le maître de chasse
Le poisson
mercredi 17 mars 2010
j'avais un grand poisson
aux yeux brillants
y passait en trombe le monde
et des reflets de noyées
quand tes mots ne cherchent
pas les miens
qu’ils me laissent close
j'entrevois la peau mate
de ces corps
abandonnés
L'Oiseau-Tigre
jeudi 11 mars 2010
La très belle revue L'Oiseau-Tigre du Théâtre français vient de paraître, avec quelques-uns de mes poèmes. En voici deux, le premier inspiré de l'oeuvre Moi/toi Ici/là-bas de Francine Savard, le deuxième de Indelible Memories de Sophie Jodoin.
ici X
sommes déjà plusieurs
à qui rien n'arrive
je retrace X
et pense à toi
dans mes sous-vêtements
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un chiot aboie en bavant
sur les pieds d'une fillette
elle n'avance pas la main
trop d'images de chiens
l'empêchent
de se mouvoir jusqu'à lui
Tous droits réservés : Isabelle Gaudet-Labine et L'Oiseau-Tigre.
Fantôme
jeudi 4 mars 2010
derrière l’oubli
des collets sur la neige
des luges laissées
sous des arbres sans épine
des traces
où découvrir les siennes
à demi
je te vois fantôme
tu as le geste rapide
mais tu t’éternises dans le noir Read more...
Panache
mardi 2 mars 2010
printemps panache
casse le temps tranche
l'obscurité
déjà les lilas jouissent et préparent des parfums à incliner tout corps
un poids
à pointer tout entier vers
en poudre en mèche cette fébrile mortelle
enfoncée furieuse au coeur d'elle
porter atteinte à la vie
voici exhibés
les bois
à perte la matière d'aimer et mourir
donne forme - les glaces fondent :
elle a levé la tête
la belle bête
Nantes
lundi 22 février 2010
Le jour a passé. Nantes. L'amour d'un frère, d'un enfant. Dans le vent froid de la Loire, les lèvres engourdissent - douleur jouissive contre la mort réveillée, ce poids balançant le nôtre. On se tourne vers cette minuscule main, cette vie légère appuyée contre nous, tendre. Sourires.
Le pas s'allonge près des tramways au rythme du frère - wagons, secousses, ferraille - coeur ferré - on le pense alors, on entend les départs, les freins, les départs.
Partir, par les rues entrer Église St-Nicholas - ses murs criblés de balles - les rayons blancs par les vitraux brisés. L'enfant du frère demeure silencieux, ses grands yeux fixent plafonds et ciels, n'importe quoi pourvu que nous soyons là - nous le sommes.
Le Jardin des plantes exhibe ses noms : Chêne zen, Chêne Condé, Chêne ceci-cela. Avertissement : "nos pelouses centenaires sont réservées aux petits oiseaux".
Effluves de roses naissantes. Le tronc pétrifié d'une femme - les fesses parfaites, la courbe du dos et de l'épaule - agite l'air d'une puissance minérale. Printemps. Donne à ressaisir le crin des heures, à le tenir fermement en direction de.
Bel et bien sans honte embrasser. Le jour, l'enfant, le frère, la vie ses morts - tout cela Nantes. Bientôt Paris. Puis Montréal, à nouveau.
Extrait
il n'y a pas de lieu
à heure à coeur fixe
c'est en mentant que nos pleurs
sont beaux
Phare
samedi 13 février 2010
c'est le temps de partir
doigts perchés sur le rebord
des vitres
- pour l'heure je fonce -
désagonise les jours
orfèvrerie des passages
dans le gris Paris
bleu le phare des yeux
de nuit brisée
jeudi 11 février 2010
Trop de tristesse enfermée en soi - dans les replis - surgit au soir alors que la lune
disparaît - dans la lumière bleue de villes
couveuses d'infini - caresse sans nom par ici pute petite entre les draps par ici passe
une rue creusée de sel.
Toutes ces nuits où l'on perd.
Abîme secoué -
les
sanglots.
Le pardon
mercredi 3 février 2010
ne prendrai pas froid
m’habillerai bien
métro filant chanterai bas
The Great Escape
courriels no. 2 – 9 – 17
une fois rayée
la date sera libre
« je » cavalera un peu plus loin
- m’apprendras-tu le pardon? Read more...
Isabelle Gaudet-Labine - 760 Rang rivière côté nord
dimanche 24 janvier 2010
J'ai retrouvé mon nom - lâché comme un chien dans un champs fraîchement hersé - en partie - quelques rangs – je suis cet étendu d'orge dressée dans le vent – mer ondulante de paille et d’épis que des sillons droits terrassent et traversent - terre à demi apprivoisée que l'on soigne - que l’on hait - étirée par le fond jusqu'à la rivière qui l'érode - lentement - avec amour - comme se nourrissent et se rongent deux corps dépendant l'un de l'autre - Mon nom a germé sur cette terre immense - en a reçu le chaos ordonné - la nécessité trouble - en toutes lettres ce nom trop long rappelle la fatigue - le désespoir - la colère ayant pleuré sur ces arpents d'enfance ridée – il rappelle aussi ces moments sans mémoire - au bout des jours - où l'on contemplait les feux du couchant sur la tête blonde de nos champs - quand le calme revenait et qu’on y passait la main – vaincu par quelque tendresse - quelque paix.
violentes
vendredi 22 janvier 2010
jours blancs jetés en poudre
le long d'autoroutes aux lumières violentes
renfort - courage
pour voir
aurai-je assez de yeux?
aucune ligne ne portera mon nom
rien qu’un espace large
où tout pourra prendre forme
Une brume un bateau
lundi 18 janvier 2010
chaque jour il s’assoit au pied de la mer pour épier la mer –
dans l’attente – il relâche son ennui
supporte l’immuable
– une brume un bateau –
- un horizon qui s’approche -
Une pièce à angles
dimanche 17 janvier 2010
Effacée?
samedi 16 janvier 2010
Hé Mylène Lauzon
Vie."
"Quelle justice? Ne pas ouvrir la porte, le sous-sol, le puits.
Bien voir la mer et abattre sa pulsion lumière, encore, ne pas
sortir, le blesser d'une main adorable et réussir qu'il dorme."
Tous droits réservés : Mylène Lauzon et Le Quartanier. Read more...
Peu
jeudi 14 janvier 2010
Les cheminées
mardi 5 janvier 2010
Tu es là. Es-tu là? As-tu protégé mon nom comme on préserve un mot dans la poche - une façon de ne pas le perdre? Dans la rue une usine un parfum de suie à peine un peu de jaune sur les murs par le soleil à peine - les pieds se projettent l’un et l’autre et le corps essaie de suivre il s’affirme dans l’espace inoccupé en grand fragile sa souplesse contraste avec le ciment qui enrobe la terre et quelques pans de ciel - sur les hautes cheminées clignotent deux lumières rouges un signal en battements de coeur pour empêcher les ailes de briser celles-là métalliques où tu déposeras bientôt ton corps - emportée. Read more...