Abîme
dimanche 8 novembre 2009
"nous avons tous un silence
qui galope en nous les soirs de chagrin"
Nicole Brossard, Ardeur
Parfois la poésie vient, parfois non. On aimerait qu'elle vienne, pour s'y perdre tout le soir, aussi longtemps que possible. Mais non. Pas d'élan qui pousse coeur premier dans les mots, pas d'impatience à voir s'éclabousser une image, aucune violence suffisante pour griffonner la page en noir ni en gris ni rien. Simplement une brique pèse dans le ventre et bouche toutes les valves nécessaires. On prend un livre, on loue un film, on tente un appel pour un verre, mais le livre tombe des mains, le film ennuie et le verre se brise sur un oui sur un non. On se tourne alors vers l'ordinateur et on tape un message qui raconte à quel point une soirée peut toucher au néant.
À ce point précis du mot "néant", on esquisse une ombre de sourire.
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