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vendredi 29 janvier 2010

 

par quoi continuer si ne suis pas seule

une lamentation se terre

-lâche-la comme un lièvre
 tue-la au bon moment


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Isabelle Gaudet-Labine - 760 Rang rivière côté nord

dimanche 24 janvier 2010

J'ai retrouvé mon nom - lâché comme un chien dans un champs fraîchement hersé - en partie - quelques rangs – je suis cet étendu d'orge dressée dans le vent – mer ondulante de paille et d’épis que des sillons droits terrassent et traversent - terre à demi apprivoisée que l'on soigne - que l’on hait - étirée par le fond jusqu'à la rivière qui l'érode - lentement -  avec amour - comme se nourrissent et se rongent deux corps dépendant l'un de l'autre - Mon nom a germé sur cette terre immense - en a reçu le chaos ordonné - la nécessité trouble - en toutes lettres ce nom trop long rappelle la fatigue - le désespoir - la colère ayant pleuré sur ces arpents d'enfance ridée – il rappelle aussi ces moments sans mémoire - au bout des jours - où l'on contemplait les feux du couchant sur la tête blonde de nos champs - quand le calme revenait et qu’on y passait la main – vaincu par quelque tendresse - quelque paix.

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violentes

vendredi 22 janvier 2010

jours blancs jetés en poudre 
le long d'autoroutes aux lumières violentes
renfort - courage

pour voir
aurai-je assez de yeux?

aucune ligne ne portera mon nom
rien qu’un espace large
où tout pourra prendre forme

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Une brume un bateau

lundi 18 janvier 2010

chaque jour il s’assoit au pied de la mer pour épier la mer –
dans l’attente  –  il relâche son ennui
supporte l’immuable

–  une brume un bateau  –


                  *

peu de mouvements – légère pression de la nuque
sur le col - il attend
la voile lointaine l’oiseau marin

- un horizon qui s’approche -



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Une pièce à angles

dimanche 17 janvier 2010


Cela ressemble à une façon de se lancer contre – mur de toi piège à moi – facile de perdre - j’ai une morsure bien dentelée à la partie extrême du coeur – ne va pas croire que je porte pomme grenade – noyaux rouges et sanglants et friables – pas ce fruit pas un fruit – plutôt un objet qu’on peut sculpter – chair à savon caoutchouc rosse métal tendre – une pièce à angles tu vois - façon de ne pas oublier que ça cogne dans ma poitrine que ça pèse et que rien sinon rien ne pourra faire cesser la mécanique furieuse de mes amours.

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Effacée?

samedi 16 janvier 2010


Ailleurs il vaut mieux dire qu’ici on mange debout - toujours prêt - qu’on a le journal sur l’ongle que le moindre sommeil nous aide a confronter ce qu’on traite avant d’embrasser - cela a bien sûr quelque chose d’une volonté de changer – essoufflement – essoufflement – ailleurs ici est un lieu de stupidités permanentes – T’ai-je au moins dit que ma peau ne sentait plus la pluie quand il pleuvait? Que les avions ne laissaient plus de traces blanches dans mes yeux même quand le soleil irradiait ma pupille? T’ai-je au moins dit que j’étais par miracle effacée?

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Hé Mylène Lauzon


"Attention, aveugle, sans me nourrir je le mange, je mange le-sans-corps rien à voir, hé rien à voir, avec mes doutes.

Vie."



"Quelle justice? Ne pas ouvrir la porte, le sous-sol, le puits.
Bien voir la mer et abattre sa pulsion lumière, encore, ne pas
sortir, le blesser d'une main adorable et réussir qu'il dorme."


Tous droits réservés : Mylène Lauzon et Le Quartanier.

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Peu

jeudi 14 janvier 2010


Tout ce temps tapie derrière un seul barreau - sans grandeur - support métallique - rude et sale - une pièce de cargo sous mon corps ma tête passée par une entaille solide - soutenue - au passage des  rayons sur les carcasses - tout ce temps - si peu.

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Les cheminées

mardi 5 janvier 2010



Tu es là. Es-tu là? As-tu protégé mon nom comme on préserve un mot dans la poche - une façon de ne pas le perdre? Dans la rue une usine un parfum de suie à peine un peu de jaune sur les murs par le soleil à peine - les pieds se projettent l’un et l’autre et le corps essaie de suivre il s’affirme dans l’espace inoccupé en grand fragile sa souplesse contraste avec le ciment qui enrobe la terre et quelques pans de ciel - sur les hautes cheminées clignotent deux lumières rouges un signal en battements de coeur pour empêcher les ailes de briser celles-là métalliques où tu déposeras bientôt ton corps - emportée. 

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Lavage à l'orange

dimanche 3 janvier 2010












les cargos apportent les oranges des îles
cales pleines
les jus se font dans les mains
elle monte
l'envie de partir
là-bas

larguer les amours 

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Pangée

Pangée

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Isabelle Gaudet-Labine publie Mue aux Éditions La Peuplade en 2011, Entre l’acier et la chair aux Éditions du Noroît en 2009, et Des ombres en formes d’oiseaux en 2005. Elle participe à de nombreux événements littéraires et fait plusieurs lectures à Montréal, ainsi que dans diverses régions du Québec, et à Paris. Ses poèmes sont publiés dans les revues Estuaire, Moebius, Exit, l'Oiseau-Tigre et traduits en espagnol dans la revue en ligne El coloquio de los perros. En 2012 elle dirige un no de Moebius sur le thème des arts martiaux. Elle collabore depuis 2009 à la revue d’art Le Sabord.

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