Nantes
lundi 22 février 2010
Le jour a passé. Nantes. L'amour d'un frère, d'un enfant. Dans le vent froid de la Loire, les lèvres engourdissent - douleur jouissive contre la mort réveillée, ce poids balançant le nôtre. On se tourne vers cette minuscule main, cette vie légère appuyée contre nous, tendre. Sourires.
Le pas s'allonge près des tramways au rythme du frère - wagons, secousses, ferraille - coeur ferré - on le pense alors, on entend les départs, les freins, les départs.
Partir, par les rues entrer Église St-Nicholas - ses murs criblés de balles - les rayons blancs par les vitraux brisés. L'enfant du frère demeure silencieux, ses grands yeux fixent plafonds et ciels, n'importe quoi pourvu que nous soyons là - nous le sommes.
Le Jardin des plantes exhibe ses noms : Chêne zen, Chêne Condé, Chêne ceci-cela. Avertissement : "nos pelouses centenaires sont réservées aux petits oiseaux".
Effluves de roses naissantes. Le tronc pétrifié d'une femme - les fesses parfaites, la courbe du dos et de l'épaule - agite l'air d'une puissance minérale. Printemps. Donne à ressaisir le crin des heures, à le tenir fermement en direction de.
Bel et bien sans honte embrasser. Le jour, l'enfant, le frère, la vie ses morts - tout cela Nantes. Bientôt Paris. Puis Montréal, à nouveau.
2 commentaires:
Alors, j'aimerais être un petit oiseau... : )
Tu en es déjà un! Je pense que pour toi ils auraient fait une exception... Sourire.
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